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Course de légende – Prix d'Amérique 1989 : Coup de tonnerre à Vincennes, Queila Gédé fait tomber l'idole

Turfomania le 07/07/2020
Comme lors des trois précédentes éditions, la foule s'attendait à une victoire d'Ourasi, il n'en fut rien…

Course de légende – Prix d'Amérique 1989 : Avant le coup, Ourasi seul au monde...

Magnifique vainqueur des trois précédentes éditions, le crack OURASI était le grandissime favori au départ de cette nouvelle édition du prix d’Amérique. 1/10 au départ, le crack avait réalisé une année 1988 pleine après son sacre dans le prix d’Amérique pour la troisième année consécutive, alignant les succès dans les plus grandes courses, françaises, mais aussi Européennes, allant briller dans le Grand Prix d’Aby et celui de Hambourg, allant même participer à une rencontre exceptionnelle aux Etats-Unis, le March of Dimes. Cette course avait tout simplement été créée de toute pièce afin que le grand OURASI vienne défier MACK LOBELL, le crack américain. Si la lutte avait bien eu lieu ce jour-là, c’est un troisième larron qui était venu dominer OURASI, SUGARCANE HANOVER. Dix victoires et deux deuxièmes places avant de venir sur le meeting hivernal 1988/1989 après le prix d’Amérique 1988, OURASI n’avait connu qu’une défaite hors celle aux Etats-Unis, une défaite à Caen dans les Ducs de Normandie, étant alors battu par un très bon QUITON DU CORAL ce jour-là. Tous les feux semblaient donc au vert avant le coup. Durant les préparatoires, le prix de Bretagne avait été remporté par QUEILA GEDE, depuis quelques mois au sein de l’effectif de Roger « la science » Baudron. Lauréate quasiment de bout en bout, elle dominait le champion POROTO, qui devait rendre 25 mètres, et un très bon finisseur alors, QUEBIR DE CHENU. Deux semaines plus tard avait lieu le prix du Bourbonnais, épreuve qui n’était autre que le retour à Vincennes du roi fainéant OURASI. Victorieux, le fils de GREYHOUND montrait qui était toujours le maître, rendant victorieusement la distance à POROTO et QUITO DE TALONAY, deuxième et troisième alors. Dernier jour de l’année 1988 et troisième des « 4B », venait ensuite le prix de Bourgogne et ses 2300 mètres départ autostart. Nouvelle victoire pour OURASI, il terminait à nouveau devant POROTO, puis REVE D’UDON le 5 ans qui avait très bien fini son parcours. Victoire acquise avec assurance, il allait en être de même dans le prix de Belgique où il battait nettement QUEILA GEDE, la lauréate du prix de Bretagne et le champion Américain désormais entraîné en Suède, NAPOLETANO, lui aussi aux 25 mètres comme OURASI et vainqueur de plusieurs belles courses cette année-là, mais également troisième de l’Elitloppet derrière MACK LOBELL et SUGARCANE HANOVER, épreuve phare du calendrier que l’entourage de OURASI boudait encore. Le Jour J, OURASI était donc proposé à 1/10, et on ne lui opposait finalement qu’un seul cheval avec NAPOLETANO, à 6/1, venaient ensuite, entre 20 et 30/1 REVE D’UDON, POROTO et JEF’S SPICE, Italien précédé d’une flatteuse réputation. Notez que malgré sa victoire dans le prix de Bretagne et sa deuxième place dans le prix de Belgique, QUEILA GEDE avait également remporté la Clôture du Grand National du Trot, un très bel hiver qui ne l’empêchait pas de partir à 47/1…

La dureté de Queila Gédé récompensée

Dans les premiers mètres de course, c’est POTIN D’AMOUR qui a rapidement pris la direction des opérations, QUEBIR DE CHENU, QUILON et QUITON DU CORAL faisant également partie des plus prompts alors que QUIPO DE COURONNE, REVE D’UDON, JEF’S SPICE manquaient pour leur part leur mise en jambe. De son côté, OURASI prenait un départ correct sans plus. Pour aborder une première fois la ligne des tribunes, c’était toujours POTIN D’AMOUR qui animait l’épreuve, avec trois autres trotteurs à son extérieur, QUILON , QUITON DU CORAL et QUEILA GEDE qui effectuait en dehors un bel effort pour se rapprocher. A cet instant, la course était très rapide, nombre de drivers souhaitant se positionner de manière optimale dans le peloton. OURASI venait en troisième épaisseur en deuxième ligne, POROTO à son extérieur. La bas de la descente fut une phase importante, QUEILA GEDE et Roger Baudron venant prendre la direction des opérations. A cet instant et pour aborder le tournant de la plaine, POTIN D’AMOUR était dans son dos, suivi de QUEBIR DE CHENU. Le second « wagon » était pour sa part composé de POROTO suivi de QUITON DU CORAL, OURASI étant à l’extérieur de celui-ci, quelque peu appuyé par son driver. Si les positions ne variaient guère, QUEILA GEDE continuait de durcir la course, et nous pouvions voir une belle position détenue par NAPOLITANO, lequel avait vite figuré en embuscade après un bon départ. A cet instant précis, on sentait que la course et son final allait être grandiose, les meilleurs figurants aux avants postes… Dans la montée, le seul mouvement de course significatif fut un rapproché en quatrième épaisseur de HOLLYHURST. Accélération dans le dernier tournant, QUEILA GEDE se déportait quelque peu sur sa gauche, mais pas suffisamment pour que POTIN D’AMOUR puisse s’engouffrer le long de la corde. POROTO maintenait brillamment la pression alors que OURASI était sollicité pour rester à leur hauteur en troisième épaisseur. Gros duel alors entre QUEILA GEDE et POROTO, OURASI gardait le contact avec à son intérieur POTIN D’AMOUR. Derrière seuls QUITON DU CORAL et NAPOLETANO semblaient encore avoir les ressources pour bien faire. OURASI plaçait alors une accélération pour revenir à hauteur, mais la lutte était âpre avec POROTO, mais également avec QUEILA GEDE qui faisait preuve d’une dureté hors du commun. A une centaine de mètres du poteau, QUEILA GEDE (photo Francis Annoncques) repartait de plus belle et prenait un avantage décisif pour s’en aller quérir une superbe victoire, au grand dam des fans du cracks OURASI, lequel devait se contenter de la troisième place, POTIN D’AMOUR étant revenu lui prendre la deuxième place le long de la corde. POROTO, hauteur d’une grande course, était quatrième, NAPOLETANO cinquième, alors que les accessits étaient pris par QUEBIR DE CHENU et PUSSY CAT. 1’15’’5 au chronomètre, soit deux dixièmes de mieux que OURASI l’année précédente, cette victoire n’était pas usurpée car la course fut très sélective et tous les meilleurs au départ étaient parvenus à être correctement placés par leurs drivers respectifs. Après course, on apprendra que OURASI n’avait pu se livrer totalement du fait de n’avoir uriné avant l’épreuve, ce qui l’a fortement contrarié et procuré des douleurs durant la course. L’Histoire retiendra cet aspect très haut dans son analyse, mais il n’en demeure pas moins qu’une belle et grande championne et un magnifique driver avait gagné, et très bien gagné en piste !

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