Courses de Légende – Prix d'Amérique 1985 : Lutin d'Isigny tient sa revanche et s'impose dans l'épreuve reine

Courses de Légende – Prix d’Amérique 1985 : Lurabo en piste pour un doublé face au Champion du Monde Lutin d’Isigny

Pour cette édition 1985, on retrouvait la plupart des acteurs de celle de 1984. En effet, si JORKY, deuxième l’année précédente, n’était plus présent, tout comme la troisième KEMILLA, LURABO allait retrouver LUTIN D’ISIGNY, MON TOURBILLON et MINOU DU DONJON, respectivement alors quatrième, cinquième et sixième. Ces quatre là étaient d’ailleurs les favoris, avec un nouveau venu à ce stade de la compétition durant, un troisième Jean-Lou Peupion, MAJOR DE BRION. Revenons sur les préparatoires de ces cinq là. LURABO, après une première partie d’année 1984 absolument splendide, avait été aux Etats-Unis tenter sa chance dans l’International Trot. Seulement cinquième, il s’y était alors fait voler la vedette par un certain LUTIN D’ISIGNY, lauréat alors lors des deux Challenge Internationaux. En fait, LURABO était victime de soucis de jambe depuis quelques semaines et tardait à retrouver la plénitude de ses moyens… Absent ensuite, LURABO ne comptait qu’une course dans les jambes avant le Jour J, dans un prix de Belgique où il n’avait pas été dangereux. Le doute était permis, forcément, sa forme et sa santé étant sujettes à caution. Pour sa part, LUTIN D’ISIGNY avait donc été sacré au niveau mondial, cela couronnant pour lui une année qui avait été elle aussi globalement magnifique. De retour à Vincennes pour le meeting hivernal, il avait pour sa part été vu dans le Bourgogne puis dans le Belgique, deux courses de préparation devant lui permettre de gagner en condition, étant mené sagement, sans laisser néanmoins d’impressions « folles » alors. Leur cadet MON TOURBILLON, après l’Amérique, avait poursuivi son ascension, terminant son meeting par une troisième place dans le prix de France, une deuxième dans le prix de Paris, puis une victoire dans le prix de Sélection. Incontournable tout au long de l’année 1984 au plus haut niveau, il terminait également deuxième de l’Elitloppet, l’autre grande course européenne avec le prix d’Amérique. Toujours à l’arrivée, son hiver avait été effectué tout en progression après une année chargée, participant aux « 4B » en terminant par une victoire dans le prix de Belgique, une victoire partagée avec son rival de toujours MINOU DU DONJON, les deux rendant alors la distance à MAJOR DE BRION, troisième. MINOU DU DONJON, justement, avait quant à lui remporté le prix d’Europe durant l’année, devançant LUTIN D’ISIGNY, sa seule victoire avant le meeting, se classant cependant deuxième des prix des Ducs de Normandie et d’Eté. Parfait dans les quatre préparatoires, il s’imposait donc avec MON TOURBILLON dans le Belgique, mais avait avant cela terminé deuxième du prix de Bretagne, cinquième du Bourbonnais et troisième du Bourgogne… Sa forme, contrairement à celle de quelques autres était certaine, mais certains se posaient la question de savoir si il n’avait justement pas été prêt trop tôt… Avec ce quatuor de choc, un nouveau venu donc, MAJOR DE BRION. Comme LURABO et LUTIN D’ISIGNY, il dépendait de l’entraînement du « grand blond » Jean-Lou Peupion, alors incontournable avec un effectif en pleine réussite. En progrès tout au long de l’année 1984 après avoir évolué dans les petits internationaux de fin de meeting l’année précédente, il s’est ensuite progressivement fait sa place dans les plus belles courses, avec des podiums et accessits dans des Groupes I et II, s’imposant également à Enghien dans le prix de Bruxelles, devant MARCO BONHEUR, autre champion parmi cette incroyable génération. Comme ce dernier plusieurs fois vu dans le Grand National du Trot cette année là, un tournoi qui était alors bien plus relevé que ce qu’il est désormais, MAJOR DE BRION commençait son hiver en fanfare. Remportant le prix de Bretagne devant MINOU DU DONJON, puis la Clôture du Grand National du Trot et le prix du Bourbonnais, devant MALOUIN, il profitait dans les deux premières « B » de son avantage de 25 mètres pour alors faire figure de cheval à suivre dans les grandes joutes à venir, d’autant plus qu’il terminait sa préparation par une troisième place dans le prix de Belgique… Notez par ailleurs que le prix de Bourgogne avait de son côté été remporté par KHALI DE VRIE, la pensionnaire de Roger Baudron faisant partie des troubles fêtes au départ, malgré un Cornulier très décevant précédemment...

Courses de Légende – Prix d’Amérique 1985 : Les favoris répondent présent, et Lutin d’Isigny est sacré face à un malheureux Mon Tourbillon

Dès les premiers mètres de course, se sont deux des grands favoris qui vinrent s’installer aux premières positions. Le long de la corde, le tenant du titre LURABO, à son extérieur, l’officieux champion du monde LUTIN D’ISIGNY. Si avant le coup le doute était existant sur leur condition physique, leurs drivers respectifs affichaient ici clairement leurs ambitions… Pour passer devant les tribunes, LAPITO venait à leur extérieur, tandis que figuraient dans le dos des deux champions MINOU DU DONJON, dans celui de son compagnon d’entraînement LURABO, LANDOAS, KHALI DE VRIE et MAJOR DE BRION, autre « Peupion ». Parmi les moins bien placés, citons MON TOURBILLON et MARCO BONHEUR, les deux pensionnaires de Jean-Pierre Viel, mais aussi KARENGADA, MALOUIN ayant manqué son départ étant loin. Dans la plaine, LAPITO durcissait sérieusement la course, se rabattant même devant LUTIN D’ISIGNY, alors que LANDOAS prenait le galop et que finalement LAPITO faisait également preuve de caractère, tout en continuant de mettre la pression… Toujours tête et corde dans la montée, Minou Gougeon et LURABO étaient toujours vaillant, mais les sollicitations devenaient elles aussi réelles, tandis que LUTIN D’ISIGNY semblait avoir plus de ressources. Dans leur dos MINOU DU DONJON avait le parcours parfait, avec à ses côtés KHALI DE VRIE, elle aussi sollicitée et KARENGADA qyui virait en troisième épaisseur. MAJOR DE BRION était toujours là, tandis que MON TOURBILLON s’était rapproché et rongeait son frein. C’est dans cet ordre que venait le dernier tournant. LURABO plaçait ce qui allait être sa dernière accélération de la course après celle du départ et celle pour contrer LAPITO, mais il ne parvenait pas à décrocher LUTIN D’ISIGNY, toujours là ! LAPITO donnait des signes de lassitudes, tout comme KARENGADA, alors que MAJOR DE BRION venait tout en dehors. MON TOURBILLON était toujours enfermé, alors que MINOU DU DONJON, pourtant visiblement plein de ressources ne parvenait pas à passer la vitesse supérieure. Si LURABO se livrait bien dans la ligne d’arrivée, LUTIN D’ISIGNY prenait irrémédiablement et définitivement l’avantage pour aller vaincre sans coup férir. Derrière, MON TOURBILLON finissait à la vitesse du vent à la deuxième place, devançant les 3 pensionnaires de Jean-Lou Peupion, MINOU DU DONJON, MAJOR DE BRION et LURABO, seulement cinquième. Les deux autres épreuves phares de ce meeting permanentèrent à MON TOURBILLON de remporter le prix de France, son deuxième, devant MAJOR DE BRION et NERIC BARBES, tandis que le prix de Paris était remporté par MALOUIN, devant LANDOAS et KHALI DE VRIE (NDLR il fallait encore rendre la distance dans le prix de Paris pour les plus riches et les lauréats des prix d’Amérique et de France…).